Ma PMA partie 1 à Aix en Provence
27 • 02 • 2023
Ma PMA à moi a commencé en réalité le jour où j’ai décidé d’arrêter la pilule. Elle s’est suivie de l’annonce de cette nouvelle vie à mes copines les plus proches.
Ma PMA à moi a commencé là car toute ma jeunesse la société m’avait rabâché que si un jour j’oubliais ma pilule je tomberai enceinte. On ajoutait même, quand cas d’oubli il fallait prendre d’urgence une pilule du lendemain.
Ma tête était formaté : arrêt de pilule = grossesse le mois d’après.C’est avec ce formatage que j’ai débuté ma PMA.
Les mois passèrent et il ne se passera RIEN. Mon cerveau, ma tête, mon corps et mon utérus lui pourtant y penser chaque seconde. J’étais pourtant la seule. Car oui la femme y pense a chaque picotement dans le sein, a chaque décharge dans l’utérus, a chaque semblant de nausées matinales, à chaque bulle dans le ventre. Ce n’était que des problèmes digestifs…
Puis il a fallu communiquer pour faire comprendre que c’était plus qu’une simple envie mais mon projet pour demain. Et surtout entendre que pour une fois dans ma vie cela ne dépendra pas forcément de moi, de mon travail ou de mon acharnement.
Après plusieurs discussions, réflexions, nous voila dans une salle d’attente pour un premier RDV avec une gynécologue spécialisée dans l’infertilité. Les visages se croisent, on sait tous qu’on est la pour la même raison … Le désespoir.
C’est à mon tour ! Je ne donnerai pas le nom de cette personne, car je ne souhaite pas lui faire de la mauvaise pub, juste je n’ai pas apprécié son contact humain. Je la trouvais un peu directe, froide et trop conventionnelle.
Ce n’est pas grave je veux avoir mon bébé. Et c’est parti pour les batteries de tests : prise de sang, écho, un bilan de fertilité, test de la glaire etc… Puis on me parle de follicule, d’utérus retraversé, d’ovule, de taux d’AMH, de qualité de l’endomètre, du volume utérin, LH, TSH, PRL, 17OHP etc… J’y comprends rien mais j’écoute ma Gynéco avec attention. Je suis une personne très scolaire alors je fais ce qu’on le dit de faire sans trop réfléchir.
…Les examens ne sont pas exceptionnels mais rien à signaler… On continue les examens. Pour détecter une anomalie responsable de l’infertilité.
Hystérosalpingographie ? Le mot le plus long du monde ! Me voila le soir sur forum pour savoir si je vais avoir mal ? Puis Hystéroscopie ? La j’ai eu mal ! Très mal…
Après toutes ces étapes interminables et ces longs mois qui passent… On me parle enfin de stimulation pour m’aider à concevoir mon bébé. On me parle de PMA : La procréation médicalement assistée
Je sors de la avec une grosse ordonnance :
–CLOMID le plus célèbre, un médicament contre la stérilité capable d’accroitre le nombre d’ovules libérés pour une possible fécondation. Puis on ajoute à cela des vitamines B9 à prendre tous les jours.
Echec les premiers mois mais des résultats assez rassurants d’après ma gynecologue. Cependant aucun mais aucun suivi psychologique. J’accepte de suivre ces étapes sans trop dire ce que je ressens. C’est le début de l’aventure j’ai beaucoup d’espoir que ça fonctionne. Puis au bout de quelques mois EUREKA, me voila enceinte !
Premiere echo, et la il se passe quelque chose que je n’imaginais même pas possible. Deux embryons sont là dans mon ventre. Je voulais un bébé et j’en aurai deux. Quelle merveilleuse nouvelle. Je pense à la poussette, je pense aux trottoirs qui vont être trop petits, je pense aux marraines, je pense aux prénoms, je pense à cette nouvelle vie.
Mais voila autre chose que je n’imaginais pas dans cette aventure : la fausse couche. Et dans ce drame si terrible que je vais devoir affronter avec courage, je me retrouve en plein mois d’aout, ma gynécologue est en vacances et sa remplaçante est une personne glaciale, sans émotion. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je ne comprends pas la signification de ces mots. Elle me parle et m’explique les procédures que je vais devoir réaliser. Rien ne rentre dans mon oreille. Je suis comme anesthésiée par la douleur de mon coeur. Je sors du cabinet avec une ordonnance, mon oreille bourdonne et mon coeur saigne. J’avais pas compris. Je ne savais meme pas que ca pouvait exister. Je faisais une fausse couche, j’allais saigné et perdre mes bébés dans les prochains jours. Ce n’est pas la réalité ? Réveillez moi je vous en supplie !
Après l’explication plus claire d’une personne qui m’oubliera certainement jamais au laboratoire d’Aix en Provence rue Aude, me voila chez moi à prendre mon cachet… J’attends la mort. J’attends le sang. J’attends mes bébés. Je pleure. Je ne comprends pas pourquoi personne m’avait prévenu de cette souffrance.
Et la me remonte à la tête, toutes mes annonces que j’avais déjà faite… Toutes ces personnes que j’allais devoir rappeler en prenant mon courage à deux mains pour leur dire que je suis allée trop vite. Que je ne suis pas arrivée à les garder mes bébés. J’allais entendre ses phrases « tu vas y arriver », « tu retomberas enceinte », « ça va aller » … Elle peuvent paraître bienveillantes mais moi j’étais en deuil. En deuil de mes bébés que je ne verrais jamais, que je ne toucherai jamais, que j’appellerai jamais.
Après quelques jours de douleur comme de fortes règles, rien ne se passe. Je crois que je ne voulais pas leur dire au revoir. Je finis aux urgences de l’Etoile, cela n’est plus possible pour moi d’avoir « des bébés morts en moi ». Cette phrase me glace et m’effondre. Mais je dois tourner la page. Et je tombe sur la bienveillance de Mme Inguimbert. Elle m’opère le lendemain.
Je me rappellerai toujours de ce reveil, encore sous sédatif je dis à haut voix c’est comme le Monopoly je retourne à la case départ… Comme quoi je garde toujours un peu d’humour.
Puis l’été se passe et se termine. Je reprends RDV avec ma gynécologue pour re-commencer (et re-espérer). Cet échec m’a donné des ailes. Elle m’explique que les fausses couches sont des choses qui arrivent mais que la procédure est bonne et que nous pouvons re-tenter. En effet il est conseillé de réaliser 6 ou 7 cycles avant d’explorer d’autres pistes.
En novembre je retombe enceinte. La première prise de sang est bonne, cependant les prochaines sont mauvaises et deux semaines après je refais une fausse couche. J’avais beau retrouvé mes ailes d’espoir, je suis au plus bas moralement. Mon gynécologue m’explique que nous pouvons faire un bilan plus poussé comme un caryotype ; C’est à dire voir si avec mon mari nous sommes compatibles. Il s’agit d’une prise de sang et les résultats arrivent 1 mois après. Je décide de le faire et d’arrêter les traitements. Je vous laisse imaginer le stress durant l’attente de ses résultats. Car cet homme je l’aime ! Ma vie peut basculer à tout moment.
Les résultats sont bons !! Nous tentons une nouvelle procédure sous forme d’injection. Je vis ça dans le silence. J’ai l’impression d’être une femme qui n’arrive pas à tomber enceinte. Je me sens dans l’échec et dans le secret. Mais j’écoute son explication pour le nouveau traitement. Je vais devoir me faire des piqures dans le ventre … Je suis prête à tout !
Je débute ce nouveau traitement avec encore énormément d’espoir. Mais échec. Echec. Echec. Je décide de tout arrêter. De partir en voyage. Mais surtout de changer de cabinet. J’ai besoin de douceur, de bienveillance, d’accompagnement…Ou simplement de passer à autre chose.
Et je me retrouve chez le Docteur Lubin. Elle me conseille l’acuponcture à l’Etoile par Valérie LE GO et l’ostéo par un spécialiste de infertilité à J10 (qui n’exerce plus aujourd’hui). Nous commençons également un autre traitement de piqure. Je tombe de nouveau enceinte mais cette fois ci de mon fils <3
Cette première PMA a duré 3 ans. Trois années ou je n’ai rien partagé, suivi les protocoles comme une bonne élève, attendu chaque mois une jolie nouvelle. Ce fut long, destructeur et triste. J’ai pris mon mal en patience. J’ai fait semblant de sourire et j’ai compté tous les jours de chaque année. J’ai voulu que le temps passe plus vite. J’ai cru que je n’y arriverai jamais.